mots : katherine warren & michaël laguë
photos: gophrette power

Seize semaines d’entrainement pour une course en sentier de 50k, pour que celle-ci, dans le sillon de toutes les autres courses, soit annulée pour cause de pandémie de COVID-19. Que faire?

Ce serait tout simple de relaxer, de retomber à la vitesse inférieure, et de mettre son énergie ailleurs, ou bien on passe au plan B. Dans notre cas, ce plan B était de retrouver des visages familiers sur les Sentiers de l’Estrie, une série de voies boréales, sur un axe pointant nord, partant de la frontière Canada/États-Unis. C’est là que nous avons commencé notre aventure, à 7h pile, un samedi matin pas comme les autres.

Pour ceux qui ne les connaissent pas, les Sentiers de l’Estrie forment un circuit prisé de « thru-hiking » couvrant environ 150km du sud du Québec, en ligne presque directe avec sa voisine du sud, la célèbre Long Trail qui traverse le Vermont. Le plan était simple; nous allions courir à travers les montagnes pour rejoindre nos véhicules laissés ce matin-là, pour l’occasion, à 50k et 3000m de dénivelé positif de notre point de départ.

Aucun plan de course; ce n’en était pas une.

C’était plutôt un rassemblement d’amis, et d’amis d’amis qui se sont retrouvés sur la même longueur d’onde afin de se réaliser et de mettre à profit le potentiel de l’entrainement déjà accompli.

L’escapade offrait deux options. La première, un trajet de 50km avec 3000 mètres de gain vertical, et la seconde, 30km avec un gain de 1800m, avec la possibilité de se rencontrer au milieu. Notre petit groupe est rapidement passé de 3 à 13, dont 7 ont effectué la traversée de 50km.

La journée a été parfaite. Aucune blessure. Personne ne s’est perdu, ou n’a été frappé par la foudre. Et tous partageaient en de bons esprits, tout au long de la journée. Presqu’aucun Advils n’ont dû être consommés, et nous avons même appris qu’il était possible de faire une course/rando de 50km en chaussures DC (pour vrai!!), sans sérieux problèmes.

Mais le point fort de la journée était que la majorité d’entre nous, au-delà des quelques athlètes expérimentés qui nous accompagnaient, n’avaient jamais vraiment couru une telle distance avec autant de gain vertical en une seule journée. Il va sans dire qu’avec une bonne dose d’endorphines, le sentiment d’accomplissement, de réalisation, nous a véritablement enivré à la fin de la journée. Ou était-ce ce délicieux nectar malté que nous avions en main?

Coureurs:

Katherine Warren
Michaël Laguë
Hugo Chartier
Martin St-Pierre
Marie Christine Ruffo
Clémence Therrien
Raff Lemieux
Alexandre Lupien
Philippe Labreche
Carole Marti
Jodoin laurent
Alexandra Meunier