Le parcours de notre FRND Udey avec la course à pied a débuté comme plusieurs – il s’est lancé dans le sport pour adopter un mode de vie plus sain et perdre du poids. Il a continué à courir au-delà de cet objectif – jusqu’aux podiums, médailles et trophées, jusqu’à devenir entraîneur au lycée et à démarrer sa propre équipe de course. Nous l’avons appelé pour en savoir plus et partager son histoire.

Photos par: Wan Ace Photography et Senselessart Photography 

Ciele; Où habites-tu maintenant?

Udey: Je suis né à Alor Setar, capitale de la province de Kedah, sur la péninsule malaisienne. J’ai habité la grande ville (Kuala Lumpur), dans toute sa folie, pendant plusieurs années. En 2014, je suis retourné dans ma ville natale. La vie ici est bien plus relax. Je peux prendre de grandes inspirations d’air frais, sentir la tranquillité qui m’entoure, et aisément avoir un bon équilibre entre mes activités de tous les jours et ma vie familiale avec ma femme Tunku Nur Atikhah, et mes deux adorables enfants Adra & Adean. Ce que j’aime le plus, c’est de pouvoir leur transmettre ma passion pour la course; nous profitons des weekends pour courir ensemble sur route, mais aussi en sentiers

Ciele: La course a-t-elle toujours fait partie de ta vie, ou y-a-t-il eu un événement déclencheur précis?

Udey: J’ai simplement atteint un point dans ma vie auquel, physiquement, je n’étais pas satisfait de ce que j’étais devenu. Je pesais environ 80 kilos (175 livres), et j’ai commencé à courir pour perdre du poids et développer un mode de vie plus sain et actif.

Ciele: En regardant des photos de toi aujourd’hui – surtout celles où tu cours des marathons et des ultras – c’est difficile de s’imaginer que tu aies pu ne pas être en santé ou en forme. Est-ce que ça a été difficile au départ, ou est-ce que ça t’est venu naturellement?

Udey: Ça n’a pas été facile; les débuts ont été très exigeants. J’ai dû travailler très fort pour rester positif, garder le focus et ma discipline quant à mon régime et pour m’assurer que j’arrivais à bien récupérer. C’était cet engagement pris envers ma famille, mes enfants, qui me permettait de garder le cap lors de ces journées plus difficiles. J’ai atteint mon poids cible en 2015, en perdant 25 kilos (55 livres), et jusqu’à ce jour, plus que n’importe quelle médaille, trophée ou plaque sur mon mur, ce succès est ma plus grande réussite en course à pied.

Ciele: Tu cours un peu de tout, sur toutes les surfaces; sentier et route, courtes distances et ultras – as-tu une préférence?

Udey: J’aime bien avoir un équilibre entre autant la route que le sentier. Mes entrainements de vitesse et mes longues sorties, je les fais surtout sur route. Je développe ma force musculaire à travers les montées et autres entrainements en sentiers. En 2015, j’avais commencé sur route, avec des demi-marathons et marathons. Ça ne m’a ensuite pris que deux ans pour me mettre aux ultras – 50, 70, 80, 100k et 100 miles. Je préfère la course en sentier – ça me permet d’explorer l’inconnu, des sentiers cachés et perdus, de trouver la tranquillité, et les pentes et les montagnes me récompensent par des points de vue magnifiques, idylliques.

Ciele: Quels autres réussites, au-delà de tes objectifs de perte de poids, t’ont apporté de la fierté lors de ton parcours de coureur?

Udey: Je cours toujours de plus en plus vite, et ce vers l’atteinte de nouveaux records personnels. Je suis monté sur des podiums. Et je suis aussi fier de représenter plusieurs marques locales et internationales : CAPTERRITORY, Ciele, Key Power Sports Malaysia, Hutan Ration (powerfood) et Medgelx. J’ai aussi coaché des jeunes de niveau secondaire au cross-country. C’est vraiment gratifiant de pouvoir voir mes coureurs représenter leur ville et leur état et affronter les meilleurs des autres localités, et c’est encore plus spécial lorsqu’ils montent sur le podium. Mais, peu importe le résultat, j’apprécie toujours de voir la prochaine génération apprendre et s’approprier la culture de la course à pied, et développer une passion pour le sport.

Ciele: Pour quelqu’un qui irait en Malaisie pour la première fois, est-ce qu’il a une sortie de course typique, iconique, sur laquelle tu les emmènerais?

Udey: Absolument! Les rizières du Kedah sont connues comme « le bol de riz de la Malaisie ». On y voit des rizières partout, et il ne faut pas manquer l’expérience – des vues magnifiques, baignées d’un vent rafraichissant, sur un riche paysage verdoyant.

Ciele: Tu es le fondateur d’un crew de course, le Conquer Running Crew. Quelle était ta vision?

Udey: Oui, je suis l’un des fondateurs! Nous arpentons les rues et les sentiers autour d’Alor Setar Kedah depuis 2015. J’avais ma marque de vêtements à l’époque, Conquer Clothing Co., et inspirés par le mouvement mondial, nous avons fondé notre propre crew. Au départ, j’ai ramené tous mes amis et des coureurs locaux afin de partager notre passion pour la course, le lifestyle et le streetwear. Notre vision était de rendre visible et promouvoir un mode de vie sain et actif, de prendre part à cette culture de course à pied et ainsi de travailler en équipe pour se supporter les uns et les autres pour que chacun puisse atteindre ses objectifs individuels. J’aime vraiment la culture que nous avons développée ici, dans le nord du pays – c’est tout simplement une question de positivité et d’un mode de vie actif. Le crew me permet de renforcer cette mentalité et de maintenir cette culture.

Ciele: Tu as une bonne histoire à propos de tes longs cheveux flottants?

Udey: J’ai été inspiré par ces coureurs en sentier stylés aux cheveux longs! Comme Anton Krupicka et Timothy Olson.

Ciele: Tu as joué dans un groupe de musique. Quel rôle joue la musique dans ta vie?

Udey: J’ai été bassiste dans un groupe de métal/hardcore dénommé Incarnation entre 2005 et 2015. Nous nous sommes séparés pour des questions d’engagement, et parce que certains d’entre nous commencions nos petites familles. Nous avons produit un album et un EP, des vidéos et avons fait des tournées en Asie du Sud-Est. Maintenant, je m’amuse à gratter la guitare acoustique pour les enfants et moi-même. Ces temps-ci, j’écoute plus de post-rock et de musique instrumentale. Mais c’est clair; la musique a joué un rôle important dans ma vie. C’est ce qui me permet d’avoir la force et l’énergie que je canalise ensuite vers la course, le vélo et le skateboard.

Ciele: Est-ce que le skateboard occupe toujours une part importante?

Udey: J’ai commencé à skater en ’98 et je le fais toujours – mais je skate plus intelligemment pour éviter les blessures. C’est simplement une façon créative par laquelle je m’exprime en m’amusant lorsque je parcours les parcs, ou sur des rails, les trottoirs ou des box.

Ciele: Ton fil instagram offre un ton intéressant – les photos, les émotions. L’esthétique est profonde; même si tu es le sujet des photos, c’est généralement dans un contexte difficile – un marathon ou un ultra – mais on sent quand même une certaine sérénité tout au long. Nous apprécions vraiment l’équilibre que tu offres entre l’athlétisme et la créativité. Crois-tu être un créatif d’abord, et un athlète ensuite?

Udey: Peut-être, ou peut-être est-ce l’inverse. Les deux sont reliés et je crois qu’il faut être créatif aussi pour courir. Il faut être créatif pour surmonter les obstacles et les sentiers, pour penser à quelque chose de nouveau pour courir, pour amplifier la culture, trouver de nouvelles activités qui sont soit plus difficiles ou plus intéressantes, histoire d’inciter plus de gens à se joindre à nous.