Sofie Hojabri<\/a><\/h6>\n\n\n\nDix30\n(nom propre)<\/em>; du latin decem et triginta. R\u00e9f\u00e8re \u00e0 un centre\ncommercial de la couronne sud de Montr\u00e9al, \u00e0 l\u2019angle des autoroutes 10 et 30 \u00e0\nBrossard, pr\u00eat de Longueuil (la ville, pas la coupe). Souvent utilis\u00e9 au figur\u00e9\npour parler de la banlieue, de ses bungalows et des quartiers r\u00e9sidentiels \u00e0\nperte de vue. \u00c0 priori, un endroit commercial privatis\u00e9, privatiste et ali\u00e9n\u00e9,\nvoir ali\u00e9nant.<\/p>\n\n\n\nLa banlieue. L\u2019espace idyllique de la maison de r\u00eave, tel qu\u2019imagin\u00e9 par tout enfant avec un coffret \u00e0 crayons et une surface sur laquelle dessiner. Parfois c\u2019est la table du salon, parfois le mur de sa chambre, les draps du lit ou une belle chemise blanche fraichement repass\u00e9e. Mais l\u2019image est toujours la m\u00eame; un bungalow, un arbre, une famille heureuse-qui-eurent-beaucoup-d\u2019enfants, qui se tient par la main. Avec un (un seul) arbre, le petit chien, le gazon, l\u2019auto, etc. Immanquable. On prend le drap, la chemise, la table, on les accroche sur le mur de la chambre, et on a un portrait de la banlieue, un mod\u00e8le, un mode de vie. Du moins, c\u2019est ce qui en apparait chez plusieurs citadins m\u00e9tropolitains (j\u2019en suis) en mode m\u00e9tro-boulot-dodo. Deux solitudes, mais toutes deux dans le m\u00eame mode d\u2019op\u00e9ration; ali\u00e9n\u00e9, ali\u00e9nant. <\/p>\n\n\n\n